PROGRAMMES
DE RECHERCHE

L’ANR finance différents types de recherche dans le laboratoire, autour de la technologie du métal et du verre, de la céramique, de la taille de la pierre et des coquillages pour la constitution des parures. Les enquêtes effectuées sont archéologiques comme ethnoarchéologiques.

Programmes
de recherche financés
par l’Agence Nationale
de la Recherche

Depuis 2006, le laboratoire a bénéficié du soutien de l’ANR pour cinq de ses projets internationaux. Le projet BROGLASEA explore le lien entre la diffusion de systèmes idéologiques en provenance d’Inde ou de Chine et les pratiques techniques attachées aux alliages de cuivre et au verre. Ce projet comporte un investissement important en matière d’analyses de laboratoire en partenariat avec le CEA. Le projet ARCHOR concerne l’Afrique de l’Est. Il travaille autour de la problématique de l’Hominisation et des premiers outils taillés. Le projet DIFFCERAM est axé sur le recueil de données sur les techniques traditionnelles de fabrication de la céramique dans différents pays du monde, puis leur modélisation. Le projet MÉSONÉO s’est attaché à la relation entre les dernières populations de chasseurs-cueilleurs et les premières populations d’agriculteurs en Europe au travers de l’étude de l’outillage lithique. Enfin, le projet PARURES visait à étudier sur le temps long le corpus de la grotte de Franchthi (Argolide).

Métal en fusion © Pixabay

ANR BROGLASEA
2016 – 2018

Le Bronze et le verre, catalyseurs et traceurs culturels dans la Protohistoire de l’Asie du Sud-Est

L’Asie du Sud-Est a connu un changement culturel incomparable de c. 1800 avant J.-C. : certaines régions sont passés de la chasse et de la cueillette à l’État en 22 siècles. Comment ? Traditionnellement, l’Inde a été vue comme la source de la « civilisation » du Sud-Est asiatique, mais des études récentes reconnaissent l’adoption de pratiques culturelles exogènes pour répondre aux besoins régionaux. BROGLASEA combinera l’étude des deux technologies plastiques de hautes températures, des alliages à base de cuivre et du verre, qui constituent des moyens de transmission critique pour les idéologies et les systèmes de valeurs « Chinois » et « Indien », et en tant que telles, adoptées par les élites naissantes de l’Asie du Sud-Est du début de l’Âge du Bronze puis de l’Âge du fer. Une typologie détaillée, la reconstitution technologique et les analyses géochimiques de l’alliage à base de cuivre et de réseaux d’échange de verre permettront d’identifier avec une plus grande confiance les influences exogènes. Ceci permettra de démêler les trajectoires complexes suivies par les cultures de l’Asie du Sud-Est, qui aboutissent à la formation de l’État.

RESPONSABLE DU PROJET
Oliver Pryce, UMR 7055 Préhistoire et Technologie
oliver.pryce@cnrs.fr
Paysage de fouille au Kenya © Harmand Lewis

ANR ARCHOR
2013 – 2017

L’Archéologie des origines, émergence et évolutions des premières technologies humaines

ARCHOR vise à reconstruire la genèse de la technologie des homininés (Australopithèques et premiers représentants du genre Homo), en se fondant sur les données de terrain obtenues par le West Turkana Achaeological Project (WTAP) dans le nord du Kenya, y compris le site de Lomekwi 3 daté à 3,3 millions d’années, qui est le plus vieux site archéologique actuellement connu. Le principal résultat attendu est une meilleure connaissance des habiletés des homininés présents en Afrique orientale juste avant et au moment de l’émergence du genre Homo. Cette meilleure connaissance des facultés cognitives et motrices va contribuer à éclairer un débat permanent, celui des relations complexes qui existent entre adaptation biologique, innovation culturelle et changement climatique dans la définition du genre Homo. En prenant en compte l’ensemble des données archéologiques, paléoanthropologiques et environnementales accumulées par le WTAP, ce projet pourra en outre mettre en évidence des préférences et/ou des contraintes d’ordre biologique, culturelle et d’habitat pour les homininés du plio-pléistocène. Enfin, la relation entre la diversité, de plus en plus patente, des hominidés et l’émergence d’un comportement techno-culturel sera explorée.

RESPONSABLE DU PROJET
Sonia Harmand, Membre de Préhistoire et Technologie détachée auprès du Department of Anthropology, Turkana Basin Institute, Stony Brook University
sonia.harmand@stonybrook.edu

ANR DIFFCERAM
2013 – 2015

Dynamiques de diffusion des techniques et styles céramiques : données comparatives
actualistes et modélisation multi-agents

En archéologie, l’une des questions majeures soulevée par l’histoire des techniques est celle des modalités de leur diffusion. L’une des voies pour y répondre est celle de l’actualisme qui consiste à observer et comparer des situations de diffusion dans des contextes culturels différents afin ensuite de les modéliser et mettre en évidence des régularités. Des enquêtes ethnoarchéologiques ont été ainsi menées dans cinq pays différents : le Cameroun, l’Equateur, l’Ethiopie, l’Inde et le Kenya. Trois résultats majeurs ont été obtenus. Ils proposent des régularités caractérisant les conditions au non-emprunt, à l’emprunt initial et à la diffusion des techniques. Ces conditions sont d’ordre cognitif et sociologique : biais cognitif associant technique et produit fini et jouant sur le non-emprunt, rôle de l’expertise et du type de lien social dans l’emprunt initial et, rôle de la structure sociale dans la diffusion des techniques. Ces résultats expliquent que des techniques aux propriétés avantageuses ne sont pas ou n’aient pas été empruntées, ceci des siècles durant (ex. le four de potier).

RESPONSABLE DU PROJET
Valentine Roux, Membre de Préhistoire et Technologie rattaché au Centre Français de Recherche de Jérusalem
valentine.roux@cnrs.fr
Cuisson de la céramique à D-Dibai © Roux

ANR MÉSONÉO
2009 – 2012

Les derniers chasseurs collecteurs en Europe occidentale

 

Au 7e millénaire avant notre ère, un vaste courant d’innovation, notamment dans le domaine de l’armement, traverse les sociétés de chasseurs-collecteurs mésolithiques, témoignant de leur dynamisme et de leur vitalité. Deux ou trois millénaires plus tard, ces sociétés auront disparu, et l’Europe sera peuplée de communautés paysannes. Période clef de la Préhistoire de l’Europe, marquée par le basculement des sociétés vers l’économie de production, c’est également une période encore mal connue.
L’objectif de ce projet est donc l’étude de la dynamique des dernières communautés de chasseurs-collecteurs en Europe occidentale, à partir de leurs systèmes techniques. Il s’agit d’expliciter les causes d’une mutation profonde qui les affecte au 7e millénaire puis de saisir l’évolution propre à chacune des communautés. Sur cette base, on pourra dans un second temps étudier les modalités d’interaction entre ces derniers chasseurs et les premières communautés agro-pastorales et évaluer le rôle des groupes mésolithiques dans le développement de l’économie agro-pastorale.

RESPONSABLE DU PROJET
Pierre Allard, UMR 7055 Préhistoire & Technologie
pierre.allard@cnrs.fr
Grotte Franchti en Grèce © Perlès

ANR PARURES
2006 – 2010

L’impact des transformations environnementales et économiques sur la conception
et la production des parures en Méditerranée

Les parures préhistoriques sont principalement étudiées de façon synchronique, comme marqueurs de statut au sein d’un groupe et marqueur d’identité du groupe. L’ANR « Parures » présentait l’originalité de se situer sur un axe résolument diachronique, dans la très longue durée, pour étudier les relations entre transformations environnementales, transformations socio-économiques, conception et modes de production des parures. Elle s’appuyait sur quelques séquences déjà publiées dans l’Est du Bassin Méditerranéen et sur l’analyse du très riche corpus, inédit, de la grotte de Franchthi (Argolide). Les résultats ont invalidé le modèle initial : dans tous ces sites, les ensembles de parure du Paléolithique et du Mésolithique témoignent d’une continuité très marquée dans le choix des espèces et les techniques de travail. Cette stabilité transcende les changements environnementaux, les modifications de l’économie de subsistance, tout comme les grandes limites chronoculturelles définies sur la base des industries lithiques. Seule la transition entre le Mésolithique et le Néolithique se marque de façon claire par un renouvellement conceptuel et technique de la parure. L’arythmie observée entre l’outillage lithique, la céramique et la parure conduit à interroger leur valeur respective comme marqueur culturel.

RESPONSABLE DU PROJET
Catherine Perlès, UMR 7055 Préhistoire et Technologie
catherine.perles@mae.u-paris10.fr